Seul... [libre]

Diyala se promenait, bien décidée à aller trouver une plante sortant de l'ordinaire chez un fleuriste du coin. Bah devinez quoi ? Ils n'avaient que des roses, des tulipes, des marguerites et autres bouquets sans intérêt aux yeux de Didi. Elle sortait d'un nouveau fleuriste en râlant, quand un couple la bouscula et fit tomber son carnet de dessin à terre. Le regard que leur lança Diyala les aurait tués si elle avait eu un pouvoir quelconque. Elle donna un coup de pied dans une canette qui traînait là, et récupéra son carnet. La canette alla heurter avec une certaine force le tibia du garçon qui se retourna. Mais qui soupçonnerait Diyala d'avoir autant de force ? Certainement pas ce type, qui s'éloigna d'un air mécontent.

"Pff. Imbécile."

Elle remarqua un petit bonhomme vêtu tout d enoir, avec des inscriptions rouges. Comme si on avait écrit avec du sang sur son ti-shirt. Bizarre, ce gosse. Il regardait les autres avec mépris et cela décrocha un sourire à Diyala. Quel charmant enfant ! Elle s'avança vers lui, mais hésita. S'il était aussi insociable qu'elle-même, il ne l'accepterait pas. Oh ! Puis ! Qui ne tente rien n'a rien ! Elle s'arrêta à côté de lui et soupira

"Pitoyable, non ?"

Elle n'avait pas la voix glaciale qu'elle avait habituellement. Elle était un peu moins froide. Sans être chaleureuse, ni amicale, elle n'inspirait pas la crainte. Enfin, la crainte pour quelqu'un d'autre qu'un Addams, quoi.

Diyala mit ses mains dans les poches de son pantalon noir. Elle était habillée de sombre, sans aller jusqu'à ressembler à une Addams ^^. Le petit plaisait bien à Didi, qui commençait à se demander si elle ne l'avait pas déjà croisé quelque part. Impossible, elle ne sortait quasiment jamais du domaine. Elle regardait les gens. tous souriaient, tous semblaient heureux avec leurs amoureux, leurs enfants. Bizarrement, ça donnait la nausée à Diyala.

"Et dire qu'ils sont tous heureux de vivre ainsi."

Elle regarda une femme lancer son bébé dans les airs. En voilà une qui n'avait pas peur ! C'est comme ça qu'on fabrique les scouts, faites attention ! La jeune fmeme posa les yeux sur deux amoureux qui s'embrassaient. Ils se pelotaient en public, comme pour prouver qu'ils étaient amoureux. Diyala leur aurait bien crié que tout le monde s'en fiche mais cela aurait signifié qu'elle avait perdu son sang froid. Elle eut un sourire, regarda le petit

"C'est dingue, d'habitude à votre...ton ? Je peux te tutoyer ? enfin bref, durant l'enfance, les jeunes aiment bien se dire qu'ils auront une vie comme ça. Même moi, c'est dire ! Tu es un miracle de la nature."

Et oui, elle l'admirait. Elle aurait aimé grandir en n'ayant pas les rêves qu'elle avait eus, et, plus tard, la déception.

"Pour eux, c'est génial de ne rien faire d'excitant, de vivre comme des sortes de larves roses bonbon. Des duels au couteau ? Sympa...Tu ne te blesses jamais ? Moi, je suis heureuse quand je découvre une nouvelle plante carnivore ou quand l'un de ces imbéciles tombe."

Ca y est ! Bien sûr ! C'était le petit dernier des Addams. Plutôt chou ^^.Elle se frappa le front, quelle idiote ! Elle utilisait des termes que le petit ne pouvait pas encore comprendre. Elle sourit

"Tutoyer c'est dire tu à quelqu'un et vouvoyer c'est quand on dit vous."

Elle espérait qu'il comprenne, parce qu'elle n'allait pas réussir à mieux expliquer. Elle n'était pas habituée aux enfants, ceux du pensionnat l'évitaient.

"Oui, une vie comme ça, ennuyante à souhait, pleine de rose et d'amour. Un amour ennuyeux en plus. Les fillettes aiment bien se dire qu'elles auront un amoureux plus tard et qu'ils se feront des bisous comme ça. Ca n'a pas beaucoup d'intérêt mais ça leur plaît.
Elle devrait le laisser tomber, une fois, au moins pour éliminer la prochaine génération d'imbéciles rosâtres."

Même si Diyala était devenue plus sociable qu'avant son arrivée au camp, elle restait très méprisante de tout ce qui était accro à la mode, au rose, aux joies bêbêtes de l'existence.

Diyala hocha la tête. Les Addams avaient beau avoir un côté effrayant, ils aimaient leurs enfants. A leur façon, mais lorsqu'ils mettaient leur vie en danger, c'était pour les amuser, et visiblement, ça marchait bien. Elle sourit

"C'est vrai ? Tant mieux, moi aussi je t'aime bien, c'est vrai qu'on se ressemble. Ca doit être passionnant, de savoir manier le couteau. A coup sûr je me coupe un doigt si j'en prends un ! "

Elle comprenait mieux les grandes serres dans le jardin des Addams. Morticia devait être une femme très intéressante

"Oui, j'ai vu les serres dans le jardin. Elle est douée en jardinage ! C'est rigolo, oui, et passionnant !"

Ouah, elle avait réussi à dire passionnant deux fois dans la même discussion. Etonnant ! Décidément cette famille était vraiment...passionnante ^^
Et c'est sûr que Diyala n'était pas comme les autres filles. Il était adorable, ce petit bonhomme, avec son sourire timide et son côté sadique.

"C'est sûr. A moins qu'elle fasse un faux mouvement, ou qu'elle le laisse sur le toboggan tout seul. Mais elle a l'air d'y être attachée, tu as raison. Dommage."

Elle, ses parents n'auraient pas hésité à la jeter en l'air sans la rattraper XD

Diyala réfléchit une seconde. Apprendre à lancer des couteaux...Hmm, ça pourrait lui être utile si Dina recommençait à se moquer d'elle.

"Je serais ravie d'apprendre ! Apprendre à viser risque d'être dur mais tant que je ne tue personne, tout va bien ! Ton papa doit être un très grand entraîneur car tu expliques très bien."

Autrement dit, si elle blesse un des scouts mais qu'il s'en sort, il n'y a pas de problème. Elle commençait à bien aimer la famille addams, il faudrait qu'elle rencontre les autres membres de la famille car tous semblaient intéressants.
La femme au bébé faillit le laisser tomber et Diyala se surprit à sourire, mais non, cette peste le rattrapa et le serra contr elui l'air de dire "c'est bon, c'est fini, je ne te lancerai plus jamais". Rah.
Elle remarqua que le petit avait une question en tête qu'il n'osait pas poser, parce qu'il avait cet air soucieux qu'on a lorsqu'on ne sait pas comment formuler une phrase. Diyala ne sut pas tout de suite comment réagir. Elle avait presque eu envie de rire, pensant que c'était une blague. Mais le bout de chou avait l'air sérieux. Il était trop mignon.

"La troisième ? Et bien dis-moi, tu dois en briser des coeurs !!"

Elle sourit, et haussa les épaules. Après tout, elle ne risquait pas grand chose à fire oui, il se rendrait bien vite compte qu'avoir une amoureuse de dix ans de plus que soi c'était compliqué, alors trois !!

"Pourquoi pas ? Je veux bien, mais je ne sais même pas comment tu t'appelles ? Moi c'est Diyala."

Diyala sourit. Entrer chez les Addams ? Wouh, quel honneur ^^.

"Ce sera avec plaisir, tu seras un très bon professeur. Non, mais si tu me le disais, ce ne serait plus une cachette secrète, si ?"

Elle s'imagina la tête que pourrait faire Karen et Hayden s'il leur disait qu'elles étaient ses amoureuses. Ce pourrait être amusant à voir.

"Oui, je les connais, elles font partie du camp de scouts aussi. Et j'imagine, ce sont de gentilles filles."

Cela dit, si le petit s'attachait à toutes les filles quis eraient gentilles avec lui, il allait avoir beaucoup d'amoureuses au camp ! Il était tellement chou. Surtout quand il souriait comme ille faisait maintenant.

"Puberté ? C'est mignon. Déjà six ans ? Wouaah !! T'es très très grand, oui !"

Elle aimait bien l'originalité des prénoms des Addams. Et elle s'en sortait plutôt bien pour une fille qui n'avait jamais discuté avec des enfants. En fait, elle lui parlait comme elle aurait aimé qu'on lui parle quand elle avait son âge. Pas avec une voix bêtifiante, genre "ouh qu'il est beau le bébé", mais en disant des choses qui font plaisir à entendre à cet âge-là.

Diyala secoua la tête, avec un sourire

"Non, chacun a ses petits secrets !"

Oh que oui, elle était bien placée pour dire ça ! Elle hocha la tête

"Je ne connais pas très bien Hayden mais d'après ce qu'on en dit, elle est aussi gentille que Karen. "

Elle n'aimait pas dire qu'elle "aimait bien" ou pas les gens car cette notion n'existait que depuis peu pour elle. Elle préférait éviter de s'attacher aux gens.

"Et bien, l'originalité est quelque chose de très bien, et ceux qui disent ça sont des imbéciles ! Ouh oui, moi je suis vieille comparée à toi. J'ai dix-sept ans !"

Parler à un enfant comme à un bébé était une façon d'être sûr qu'il parte avec un gros déficit. Diyala remarqua aussi que de plus en plus de monde arrivait et sourit

"Tu as raison, où voudrais-tu aller ?"