Staying in the rain [PV Mutt]

Le premier réflexe de Diyala fut de se lever, le deuxième, de rattraper sans difficulté le garçon. Elle posa une main sur son épaule, et le retourna violemment. autant dire qu'elle était vraiment vraiment énervée. Elle saisit son carnet, l'ouvrit et fit défiler les pages sous le nez de l'abruti qui luif aisait face.

ECOUTE MOI BIEN DOUBLE CRETIN ! Ces dessins, c'est ma vie, ok ? Et tu viens d'en chiffoner un que j'avais réussi et qui me plaisait. Je dessine tout et tout le monde. C'aurait été un lombric à ta place, je l'aurais dessiné aussi, et il aurait sans doute réagit d'une façon moins stupide !

Le garçon devait trouver la situation comique, ne connaissant pas Diyala. Elle n'avait pas l'air dangereuse, du haut de sa petite taille, ressemblant plus à un ange qu'au démon qu'elle était. Mais elle avait suffisamment de force pour lui mettre le pain qu'il méritait. Autour des chevilles de Diyala poussaient des ronces, sans qu'elle ne s'en aperçoive, malgré ses pieds nus. Elle poussa le garçon du doigt, et le menaça de son index.

Tu me rends ce dessin. Tout de suite. Si tu peux pas voir ta tronche à ce point là, alors je le jetterai, devant tes yeux s'il le faut, mais je refuse qu'il reste en ta possession.

Elle tendait la main, réclamant son dessin. Elle ne se rendait pas compte que ses chevilles étaient prisonnières des ronces, ni que celles du garçon commençaient à l'être aussi. Elle avait juste les sourcils froncés, et parlait d'une voix extrêmement énervée, comme jamais elle ne s'était énervée. On ne touchait pas à ses dessins. Ni à ses plantes. C'était sacré.

Je comprendrai jamais les gens dans ton genre...

Sa voix était devenue presque sifflement, une sorte de mépris non caché.

Ce genre de gars qui se croient assez balèzes pour faire ce qu'ils veulent. N'avoir aucun respect pour les autres, se moquer des solitaires, et pourquoi pas, bousiller leur passion ? Tu dis qu'on s'attaque toujours à toi ? Désolée, mais là c'est moi que tu attaques.

Quoi ? Elle avait tout faux ? Comment l'aurait-elle su ? Il avait réagi de telle manière qu'elle n'avait qu'une envie: le lui faire bouffer, ce dessin. Les plantes continuaient de cisailler ses chevilles nues, comme pour la retenir. Elle ne s'en rendait toujours pa scompte, aveuglée par sa colère. Elle ne se rendait pas compte que ses yeux gris commençaient à avoir des reflets verts, et que sa colère puisait sa force dans la terre. Si elle l'avait frappé, nul doute que le sol aurait tremblé. Elle ne le savait pas. Mais elle était dangereuse. Il ne le savait sans doute pas non plus. Diyala Angel Redwing, petite malade s'étant récemment calmée et amicalisée, était redevenue la brutale créature qu'elle était à son arrivée. Violente, secrète, et solitaire. Elle avait presque envie de pleurer tant elle était en colère.

Il repoussa violemment sa main, mais elle n'en avait rien à faire. S'il continuait, c'était dans la figure qu'il allait la prendre, sa main ! Il était...Rah ! Elle avait envie de le tuer ! De sortir la hache et de le découper ! A la barbare elle allait lui faire sa fête !
Lorsqu'il lui dit "désolé", et qu'il refusa de lui rendre son dessin, on put voir les yeux de Diyala s'ouvrir un peu plus, ses dents se serrer. Elle n'était pas pâle, comme d'habitude. Elle avait grandi dans cette haine et cette colère. Elle était habituée aux répliques qu'il lui sortait, et au regard méprisant qu'il posait sur elle. C'était la tendresse qu'elle craignait.
Des larmes montèrent aux yeux du garçon, et Diyala recula, comme si ç'avait été du sang qui avait coulé sur ses joues. Il allait pas se mettre à pleurer, quand même ?! La voix avec laquelle il fit son monologue était énervée, violente. Chacun de ses mots était une gifle pour Diyala. Elle allait répondre, mais il se tourna brusquement, lui montrant son dos. Les plantes autour des chevilles de Diyala se resserrèrent. Elle ne pourrait pas avancer. Elle soupira.

Va falloir que tu m'expliques. Mais je m'explique d'abord. Je ne te considère pas comme un animal de foire. Pour moi, chaque être humain est unique, et j'aime avoir des nouveaux visages à dessiner, pour me perfectionner. Chaque trait de chaque visage signifie quelque chose. C'est...je ne sais pas comment dire. C'est ma façon de vivre. Je ne vois pas les gens selon leur popularité, leur QI, leur groupe préféré. Non, je les vois au travers de leurs traits, je les vois sur le papier, pas dans la vie. Et j'aime les dessiner. Je ne te trouve pas différent. tu es un être humain, t'as deux yeux, un nez, une bouche, deux oreilles, et même des cheveux. Et je ne me moque pas de toi. Non. Ce n'est pas...moi.

Elle avait une voix assez triste. C'était la première fois qu'elle blessait quelqu'un au point de le faire sangloter. Et pourtant pas faute d'avoir essayé.

Ecoute...Je suis désolée. Si ce n'est que ça...Je ne te dessinerai plus. Mais je ne pouvais pas savoir que...enfin...je sais pas. Que tu réagirais comme ça. Je n'ai pas l'habitude des gens.
Tu...tu dis que tu es pris pour un animal de foire, que tu es différent...Tu me trouves normale, peut-être ? Mes parents me détestent, j'ai vécu seule toute mon enfance, dans le mépris et la colère. Les gens me considèrent comme folle parce que je ne parle qu'à travers mon crayon. Les seules amies que j'ai, ce sont les plantes. Je suis peut-être folle mais je n'attaque pas les gens qui sont comme moi. Je ne voulais pas t'attaquer. Et je ne pensais pas que tu verrais mon dessin comme...une arme. Je...

Elle s'arrêta. Elle parlait trop. Elle se mit une gifle, retourna au lac. Ses chevilles ensanglantées plongèrent dans l'eau froide, laissant une flaque rougeâtre autour de ses jambes. Les plantes s'étaient calmées en même temps que la demoiselle. Sous le poing serré que Diyala avait posé au sol, des trèfles d'une couleur rouge sang, très sombre, poussaient doucement. Elle aurait aimé être une plante. Elle n'aurait pas eu à supporter et à comprendre les autres. Les paroles qui sortirent de sa bouche n'étaient que murmures. Murmures doux, paroles simples et pourtant si difficiles à sortir. Elle en aurait pleuré. Si elle n'avait pas déjà usé toutes ses larmes.

...Je m'appelle Diyala Angel Redwing. Rien que mon nom était destiné à me pourrir la vie. Et ma vie est pourrie. Mon coeur est brûlé depuis le premier sourire que l'on m'a adressé. Je suis même pas sûre...d'être encore en vie...

Il se présenta, assez tristement, et elle hocha la tête. Elle sortit ses jambes de l'eau, et les serra contre elle. Elle était idiote, mais tant pis. Elle le savait. Elle ne pouvait rien y faire. Son premier réflexe était d'attaquer. Après, réfléchir.

T'as pas une vie facile, non plus, hein ?
En tout cas...Je suis désolée. Mutt.

Il lui tendit le papier, et elle écarquilla les yeux. Elle le prit doucement, le déplia. Elle l'avait représenté assez fidèlement. Pourtant, il n'avait pas l'air aussi mauvais sur son dessin. Il avait l'air triste, doux. Elle passa une main sur le dessin, comme pour l'aplatir. elle plaça ses doigts en haut, comme pour le déchirer, puis chercha l'approbation de Mutt de son regard gris.

Ce n'est pas toi qui dois t'excuser. C'est moi l'imbécile, ici.

Elle regarda la plante se battre avec Mutt et écarquilla les yeux. C'était quoi ce lierre ?! Ca n'avait rien de normal ! Elle remarqua les trèfles sous sa main. Etait-ce...elle ? Non ! La plante recula. Alla se cacher dans l'eau, sous les pieds de Diyala, qui eut un sourire doux et mélancolique. Un sourire que personne n'aurait pu voir sur son visage si elle n'avait pas été aussi triste.

Pour quoi ? Elle va bien.

Elle parlait de la plante. Posant son regard sur lui, elle vit qu'il lui tournait le dos à nouveau. Elle se leva, posa une main sur son épaule, doucement. Elle l'aurait serré dans ses bras s'ils n'avaient pas été aussi insociables, l'un comme l'autre, et si elle n'avait pas craint sa réaction. Elle serra simplement, doucement l'épaule, et sourit à sa nuque.

C'est moi qui suis désolée. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à venir me voir. Je me rattraperai comme je pourrais.

Didi s'étira, cueillit une des fleurs noires à ses pieds, la glissa dans ses cheveux. La fleur s'y accrocha comme par magie, comme si des racines s'étaient accrochées aux cheveux de la demoiselle. Elle se tourna à nouveau vers Mutt, et son sourire hésitant se fit légèrement plus sûr.

Je suis vraiment désolée, vraiment. J'ai fait ce que beaucoup des gens que je n'aime pas font : ignorer les sentiments des autres, et je suis désolée de l'avoir fait. Je suis vraiment idiote.

Elle eut un petit rire gêné, puis se retourna, alla chercher son carnet et le serra contre elle, souriante.

Je ne ferai plus cette erreur. Promis.

Didi glissa finalement le dessin dans son carnet. L'unique croquis de Mutt, fallait le faire, quand même ! Elle mit son carnet dans son sac, et hocha la tête.

Mouais. Désolée quand même.

Cherche à avoir le dernier mot ? MAIS PAS DU TOUUUT ! Qu'allez vous imaginer là ?
Côté changements, il faut bien dire que Didi aussi, en avait eu son compte. Elle était devenue lamentable. Elle écouta attentivement le garçon, haussa un sourcil.

Tu préfères rester seul ou tu n'as pas le choix ? Franchement, je te trouve trop "gentil" pour être quelqu'un de vraiment "ermite". Tu dis que les autres se moquent de toi...Sois en fier.
Mieux vaut ne pas être aimé par les c*ns, non ?

Elle lui adressa un clin d'oeil joyeux. Elle parlait d'expérience, elle-même ayant subit de nombreuses moqueries avant de s'en moquer royalement, et d'ignorer les imbéciles, de les tuer en rêve.

Tu resteras pas seul éternellement ! A tous les coups tu vas avoir une personne un peu trop amicale qui va se coller à toi et t'obliger à parler, à lui raconter ta vie, et tu finiras par t'y attacher.

Expérience personnelle ? Monsieur Prince Garret avait effectivement joué ce rôle dans sa vie.

Et il y a des gens qui se moquent des ennuis que tu peux leur apporter. Et qui sont prêts à te "défendre" devant ce qu'ils disent, qui qu'ils soient.
Choisis simplement correctement tes amis.

Au fond, elle aurait aimé, qu'on lui donne, à elle, ces conseils. C'est pourquoi elle les avait dits. Peut-être les avait-il déjà entendus, maisd elle voulait tout de même lui dire cela. Juste...Comme ça. Alors que la pluie commençait à s'arrêter, il alla s'asseoir près de l'eau, contre un arbre. Elle le suivit, mais resta debout, et suivit son regard. L'eau. C'était magnifique, l'eau du lac se calmant après l'averse. Elle l'entendit parler, et fit un petit sourire, mi-sourire, mi-grimace.

Tu trouves ? C'est gentil...On ne peut pas dire que Mutt soit un prénom banal, non plus !

Elle hésita un moment, puis posa sa main contre l'arbre, s'y appuyant. Elle ne vit pas l'arbre "revivre", devenir plus vert, plus vivant. Non. Elle regardait l'eau, sans savoir que c'était la terre qui l'appelait.

C'est beau ici...

Diyala l'écouta, tout en s'avançant. Elle était désormais derrière lui. Il semblait troublé, comme si rien ici ne correspondait à ce qu'il attendait. Elle s'agnouilla, fixant sa nuque d'une manière qui aurait pu l'effrayer s'il l'avait vue. Elle écoutait son histoire, en clignant des yeux. Mépris, violence, moqueries ? Racontait-il son histoire ou celle de Diyala ?! Elle fronça les sourcils...Et si Garret avait été bavard ? Non, il semblait bien parler de lui.
°Au moins, pensa-t-elle, tu ne tombe pas dans le coma quand on est gentil avec toi...°
Elle passa les bras autour de lui, le serrant brièvement entre ses bras fins, puis le relâchant assez vite.

Ca veut rien dire, la normalité. Si être normal c'est être l'un de ces clones idiots qui passent leur temps à jeter des pierres au petit intello de la classe, alors je préfère qu'on me traite comme la pire des anormalités qu'il soit...Ouais, enfin, c'est déjà fait, mais c'est une façon de parler.

Elle l'écouta raconter son histoire, puis se déplça, afin de pouvoir le voir parler. Elle sourit. Diyala saisit l'une de ses mèches noires entre ses doigts, et la tortilla entre son index et son majeur. Puis elle soupira.

A moi de te raconter quelque chose de sympa !
Tu aimerais avoir une famille ? J'en ai une rigolote à te donner si tu veux. En fait, non, tu mérites mieux. Quand je suis née, mon père n'était même pas là. Le médecin déclara que je n'avais pas cinq ans à vivre, mes parents me haïssaient parce que je n'étais pas la jolie enfant blonde qu'ils attendaient mais une étrange créature sombre et malade. J'ai grandi dans la haine, et sous le regard méprisant de mes parents et de mes camarades de classe. C'est moi qui choisis d'aller en pension. Et c'est à partir de mes six ans que j'y fus. Jusqu'à il ya quelques mois...Je n'ai pas revu mes parents. Ils ne sont jamais venus me rendre visite. Même quand j'étais à l'hôpital...Je pourrais mourir, ils s'en moqueraient.
Tu vois, j'aurais aimé avoir choisi mon prénom, et pouvoir écraser mon nom d'un coup de pied. Malheureusement, j'ai toujours ce deuxième prénom qui me hante. Non, je ne suis pas l'ange blond qu'ils attendaient. Je ne suis pas ce que j'étais censée être. Je n'ai aps respecté le contrat...Alors j'ai été virée. Pas d'amour pour les malades...

L'élémentaliste serra ses genoux contre elle, jeta un coup d'oeil à Mutt en lui accordant un sourire.

Ici, c'est différent. Bien sûr, il y a toujours des idiots qui se moquent de moi. Mais j'ai aussi trouvé des amis. Je n'ai plus à me plaindre. J'ai beau être folle à lier, j'ai été acceptée comme je suis. Pourtant, je continue à jouer les solitaires. J'peux pas faire autrement, pas vrai ? Tu dois comprendre ça, toi. Je peux pas passer de la solitude complète à une vie sociale du jour au lendemain.
...J'ai peur, au fond.

Son sourire se fit triste, mais elle souriait toujours, pourtant.

J'avoue que je l'aime bien aussi, ton prénom ! Tu as de bons goûts !

Son regard se posa à novueau sur l'eau. Le temps s'arrêter ? Oh oui ! Ce serait le rêve ! Elle ferma les yeux et écouta le silence durant quelques secondes, avant de les rouvrir et sourire.

Oh, oui...Ne pas avoir à se faire de souci...Mais, en même temps, on finirait par se lasser de ceci, et ce serait dommage, en plus, demain, il y aura de nouvelles beauté naturelles à observer. Et ce serait dommage de les rater !

Elle haussa les épaules. Elle évitait de se poser trop de questions. Elle s'y perdait, sinon, et tombait dans une déprime incomparable.

Si les questions ne sont pas urgentes, alors il faut les remettre à une autre fois, et fermer son esprit à ces questions, se glisser dans un bain bien chaud, une musique d'ambiance pour ne penser à rien, et se détendre. Ca ne dure pas éternellement, mais ça permet de s'évader, un moment... Et d'éviter de craquer.

Elle sembla soudainement surprise, et eut un sourire plus joyeux que d'habitude. Elle ne parlait jamais autant avec les gens, c'était inhabituel !

J'aime bien discuter avec toi. Tu es quelqu'un de très intéressant. Bon, même si je monopolise pas mal la discussion...

Mutt se sentait moins seul... Oui, ca devait être ca... Il écouta Diyala parler en silence. Elle eut un mouvement pour le prendre dans ses bras. Le geste fut rapide, Mutt leva un regard vers elle. Il ne semblait plus seul et pourtant... On ne peut pas retirer 18 ans de malheur en quelques jours, c'en était impossible. Il soupira alors et posa sa tête sur ses genoux de nouveau. Mutt avait aimé sa mère. Plus que tout... Elle avait tout fait pour le garder mais... le destin en avait décidé autrement. Pour son père, c'était autre chose... Il n'était pas orphelin... Enfin, il savait qu'au fond de lui, cet homme devait être quelque part. Une part de son sang coulant dans les veines du garçon... Il aurait voulut protéger sa mère, mais il était trop petit à l'époque. On lui avait retiré son fils injustement et elle s'en était allée trop tôt.

" Je sais que ma mère m'aimait et que je sois différent n'aurait pas changé grand chose. Je me rappelle qu'elle voulait me protéger... Le fait de me garder contre elle, lorsqu'ils sont venus me chercher... Je m'en rappellerais toujours. Les hurlements, les pleurs... ... ... J'ai fait des bêtises à cause des autres et... c'est à cause de ca qu'elle en est morte... Je le sais. J'étais sa seule attache, son dernier espoir et je lui ai brisé ses rêves. Quand je suis entrée en maison de correction, je... je sais que je n'aurais jamais dût aller là bas. C'est à cause d'eux mais aussi à cause de moi. Si je n'avais pas réagit comme celà, peut être que... non... Je n'aurais pas put faire autrement. J'ai peur des autres... C'tout. Mon père, je ne le connais pas. Il a laissé tomber ma mère. C'est à cause de lui que nos vies ont changé. Que tout a commencé à aller mal. Si je le retrouve, je... "

Son regard se chargea d'une haine profonde. Il aurait put tuer n'importe qui avec un regard comme celui là et en l'occurrence... Son père biologique. Il ferma les yeux et son regard se changea pour regarder de nouveau Diyala.

" Je ne me rappelle plus de mon vrai prénom. Je l'ai oublié le jour où l'on m'a apprit que ma mère était morte. C'est étrange... Une identité disparut dans la tombe de ma mère... Ou en tout cas... J'ai voulut changer... "

Il eut un léger sourire triste et ajouta :

" Toi, on te pointait du doigt à cause de ta maladie, moi, c'était à cause d'un QI de 194... Unique en son genre. Même les génies normaux ont un QI dans les 140... Einstein avait un QI de 160... C'est pour ca que... j'ai toujours la tête remplis pleines de choses. J'ai jamais de repos. La question du pourquoi... Je cherche... Je comprends... J'enregistre. Comme un disque dur prêt à éclater. J'aimerais ne plus me poser ses questions continuellement... C'en est inhumain des fois. La plupart des gens se seraient déjà tirés une balle dans la tête pour ne plus entendre ca... Je me demande même si des fois mes crise de paranoïa ne viennent pas de là... Pourquoi ? Comment ? "

Il étendit ses jambes et posa son regard sur le ciel dont le bleu commençait à paraitre.

" La peur... fait faire des choses stupides. Est-ce que j'ai peur des autres ? Oui... Il suffit d'avoir le courage d'avancer... Même si, on ne sait pas de ce que demain sera fait. "

Il se leva alors et s'approcha de l'eau. Il regarda un instant son reflet. Le reflet d'un garçon qui avait mûrit trop vite, un garçon qui n'avait pas eut d'enfance.

" Je sais que... prendre pitié, ca ne sert à rien... Ca ne fait pas avancer, ca ne retire pas ce qui a été fait... Ce n'enlève pas cette boule que j'ai au fond de mon estomac et qui se resserre un peu plus chaque jour... Moi, quand quelqu'un prend pitié de moi, ca m'énerve. "

Il se mit à genoux près de l'eau et y passa sa main dessus.

" La mémoire de l'eau... On dit que les reflets de l'eau est comme le reflet de ce monde... Plus scientifiquement, le chercheur Jacques Benveniste a publié les résultats d'une étude selon laquelle l'eau qui a été en contact avec une substance conserve les propriétés de cette substance alors que celle-ci ne s'y trouve statistiquement plus... La réaction de globules blancs au contact d'un anticorps et conclut que les globules blancs continuent de présenter des réactions alors que l'anticorps est dilué au point d'éliminer statistiquement toute molécule d'anti-IgE dans la solution. "

Il se releva et se tourna vers Diyala. Il lui sourit :

" Ca n'a rien à voir avec la légende. Cette découverte a été trouvé par accident par Benveniste... Alors que pour moi, ca aurait semblé logique depuis le départ. "

Il se tourna vers l'étendu d'eau de nouveau et ajouta :

" C'est étrange comme je peux comprendre le monde, mais alors quand il s'agit des êtres humains et leurs pensées, ca en devient bien plus complexe. "